Les productions audiovisuelles coutent beaucoup d’argent et pour soulager le réalisateur de la gestion de ces fonds, le métier de gestionnaire de production a été créé. Arnold SETOHOU, gestionnaire de production béninois nous parle de ce métier en  huit questions.
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C’est qui le gestionnaire de production ? 
Le gestionnaire de production est celui-là qui assure la mise en œuvre et le suivi des moyens matériels, Techniques, humains et financiers d’un projet audiovisuel (cinéma, évènementiel etc.) tout en ayant comme tableau de bord le cadre budgétaire prévu. Il gère beaucoup de paperasse (administration, juridique et financier), et est très sollicité pendant la production.
Le gestionnaire de production est-il différent du directeur de production ?
Je pense que Oui, les deux sur un même projet n’ont pas le même rôle. Le directeur est beaucoup plus imprégné du projet que le gestionnaire de production. Le directeur de production est impliqué de la conception du projet à la finition et représente un pont entre l’équipe technique, artistique et le producteur. Il faut dire que le directeur peut être aussi le producteur ou coproducteur. En gros, sur un même projet le gestionnaire de prod est un salarié du directeur de production pour être ces yeux et ces mains et ces pieds en vue d’un bon accomplissement du projet. Dans un autre cas le directeur de prod porte les deux casquettes.
Ce poste très important du cinéma est-il une réalité dans les œuvres cinématographiques béninoises ?
Il faut commencer par notifier que les œuvres cinématographiques professionnelles sont rares au Benin et le respect des postes au cinéma n’est pas encore très cultivé. Vous pouvez voir un producteur qui est à la fois réalisateur et même comédien… croyants mieux gérer, ils se disent donc qu’ils peuvent se passer de certains postes et surtout celui du GP qui n’est pas très connu non plus.
C’est un peu dommage. Sur un plateau de tournage, c’est quoi la journée type d’un GP ?
La journée type d’un GP pour moi est un mélange de passion et de stress et c’est cela qui fait toute la beauté du métier. Il doit s’assurer que tout soit en place pour le ‘’Action !’’ (Décore, techniciens, comédiens etc.). Il doit veiller au respect du plan de travail qui garantit la survie du budget. Le plus stressant est la gestion des imprévus qui surgissent de partout : des caprices de comédiens ou de techniciens, des changements climatiques, des pannes techniques etc.
Vu que c’est le GP qui gère l’argent de la production, combien est qu’il se paie à lui même ? 
Rire, tous les projets n’ont pas la même taille donc c’est difficile à dire surtout dans un environnement comme le nôtre où on n’est pas payé au pourcentage du budget.
Pourquoi selon vous ce poste n’est pas très connu du grand public ?
Du grand public ? Beaucoup de poste ne sont pas connu surtout ceux derrière la caméra comme on le dit.  Mais pour ce poste en particulier c’est beaucoup plus compliqué de voir son impact sur le produit fini d’une œuvre audiovisuelle. Je n’ai pas encore vu le prix du meilleur gestionnaire de production ou de meilleur directeur de production, mais il y  a le prix de la meilleure photographie, montage, son et autres. Voilà un peu pourquoi.
Pour un jeune qui veut faire ce métier quelles sont les qualités qu’il doit avoir ?
Etre très dynamique et surtout avoir la passion de son métier. C’est très important. Il faut avoir une bonne connaissance générale de la chaîne de production audiovisuelle : mise en scène, la production, la décoration, la prise de vue, la post-production etc. et savoir comment tout ça fonctionne. Ces connaissances sont indispensables pour des choix qui pèseront moins sur le budget. Par exemple le choix d’un drone au lieu d’une grue qui revient très chère en termes de logistique et de main d’œuvre. Etre très ouvert d’esprit afin de mieux gérer les ressources humaines qui est très complexe en raison des personnalités qui sont pas les mêmes. Donner le meilleur de soit sur tous les projets dont il aura l’opportunité de travailler. Ça définit la suite de sa carrière. Garder donc à l’esprit que chaque production aussi petite qu’elle soit est un défi à relever.
Pour finir notre entretient est qu’une personne  qui a tout le temps fait de la littérature peut-il devenir GP ?
De la littérature sans une connaissance de la chaîne de production audiovisuelle ? Non. Mais il ferait un bon auteur et pourrait travailler avec plein de producteurs, gestionnaires de production, Scénariste et réalisateurs.

Arnold Setohou

Arnold Setohou, Gestionnaire de production.

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